Incident sur le campus Croix-Rouge de l'Université de Reims Champagne-Ardenne : non à la banalisation de la violence en politique
L’Université est un espace de dialogue, de réflexion et de construction intellectuelle, où doivent s’épanouir les échanges d’idées dans un respect mutuel. Cependant, nous déplorons qu’une fois de plus, des actes d’intimidation et de violence symbolique viennent perturber cet idéal, comme en témoigne le message récemment tagué sur les murs du campus Croix-Rouge de l’Université de Reims Champagne-Ardenne : « 1 bon facho est 1 facho mort ».
Cette formule illustre une dérive préoccupante dans les milieux universitaires : la banalisation de l’injure et de la violence à l’égard de toute opinion divergente. Derrière l’utilisation du terme « facho », employé à tort et à travers, se cache une stratégie de disqualification systématique, où tout opposant politique est réduit à une caricature. Ce glissement sémantique n’est pas sans rappeler les méthodes des régimes autoritaires du XXᵉ siècle, notamment celles du stalinisme, qui justifiaient l’élimination de leurs adversaires politiques en les étiquetant comme « fascistes ».
Ces actes, loin d’être isolés, témoignent d’une tendance plus large : l’incapacité croissante à débattre dans un esprit de tolérance. En transformant l’Université, lieu traditionnel de pluralité et de diversité d’opinions, en un champ de bataille idéologique, ces comportements mettent en péril les fondements mêmes de notre démocratie.
Nous appelons à un sursaut collectif. Il est urgent que les responsables universitaires, les étudiants et l’ensemble des acteurs de la communauté académique se mobilisent pour réaffirmer les valeurs de respect et de dialogue. Nous demandons également que des mesures fermes soient prises contre ces comportements, qui ne doivent en aucun cas être banalisés ni tolérés.
Le pluralisme d’idées et le débat contradictoire sont des richesses, pas des menaces. Laisser prospérer un climat où l’invective remplace l’argumentation et où l’opposition est criminalisée revient à saper les principes fondamentaux de notre société libre et éclairée.
Nous appelons donc chacun à condamner fermement ces actes et à s’engager pour faire de nos Universités des lieux où le désaccord peut s’exprimer sans peur, dans le respect des personnes et des idées.